Face aux nombreuses revendications syndicales qui ont marqué l’année 2020, même sous la transition politique, le président de la Transition Bah Ndaw a profité de son discours de Nouvel An pour donner plus de précisions tout en appelant au dialogue.
« [NDLR] le coût des revendications formulées représente plus de la moitié du budget national, et se chiffrerait selon nos services techniques à 1488 milliards de nos francs », a déclaré Bah N’daw dans le traditionnel vœu à la nation, le 31 décembre 2020. Selon lui, « tout le problème est là ! » D’où son appel à « l’esprit patriotique des syndicats et à leur sens de la responsabilité ».
Une conférence sociale
Le chef de l’État, bien que reconnaissant le bien-fondé des revendications syndicales puisque constituant un « droit en démocratie que nul ne saurait contester », invite à tenir compte « des circonstances objectives dans lesquelles notre pays se trouve ». Le souci de cette transition politique, rappelle-t-il, est d’apporter un changement véritable dans la mode de gouvernance. En assurant ce devoir, « la Transition ne saurait répéter les erreurs du passé ni poser des actes qui hypothèquent l’avenir ».
L’harmonisation et la rationalisation des statuts des travailleurs, qui devraient être décidées à travers une conférence sociale qui avait été annoncée pour fin 2019, semblent être une bonne idée pour Bah Ndaw.
L’éternel ressaisissement
En déplacement à Abidjan, le 14 décembre 2020, le président de la Transition avait déclaré au sujet de ce front social : « Aucune personne consciente ne doit déclencher une grève pendant cette transition à moins d’être un malade mental ». Cette phrase a été la goutte d’eau qui a débordé la vase. Les propos tenus ne sont pas passés inaperçus des syndicats qui l’ont considéré comme une « Insulte à leur égard ». Depuis, le président Bah N’daw est dans une posture de rattrapage. De passage en Guinée, au lendemain de ce discours qui a défrayé la chronique malienne, le chef de l’État a essayé de rectifier le tir : « SEM Bah N’DAW est revenu sur la situation qui prévaut au Mali, à savoir les grèves enclenchées et les propos tenus à Abidjan qui ne visaient qu’à expliquer le contexte et le moment mal choisis pour exiger des doléances que ne saurait combler une Transition de 18 mois, au vu des missions principales qui lui sont assignées et de la situation sanitaire dégradante au Mali. En aucun moment, il n’a été question de l’illégalité de l’action », rapporte la présidence de la république. Le contenu de ce Discours pour le Nouvel An se situerait dans la même logique de rattrapage.
Fousseni Togola
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